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15 août 1914

August 1914?
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near Arlon
Arlon

Source ID: 4

Der rote Kampfflieger von Rittmeister Manfred Freiherrn von Richthofen, 1917, 351.000 - 400.000, Verlag Ullstein & Co, Berlin-Wien

« Nous avons marché et marché encore, les patrouilles loin devant, jusqu’à ce qu’un beau jour nous arrivions à Arlon. J’ai eu un pincement au cœur en franchissant pour la deuxième fois la frontière. De sombres rumeurs de francs-tireurs et d’autres choses de ce genre étaient déjà parvenues à mes oreilles. Une fois, j’ai été chargé de faire la liaison avec ma division de cavalerie. Ce jour-là, j’ai parcouru pas moins de cent dix kilomètres avec l’ensemble de ma patrouille. Pas un cheval n’était cassé, une performance brillante de mes animaux. A Arlon, selon les principes de la tactique de la paix, je suis monté dans le clocher de l’église, je n’ai bien sûr rien vu, car le méchant ennemi était encore loin. On était encore assez inoffensif à l’époque. J’avais par exemple laissé ma patrouille devant la ville et j’avais traversé la ville à vélo jusqu’au clocher. Quand je suis redescendu, je me suis retrouvé au milieu d’une foule de jeunes gens qui murmuraient et qui me regardaient d’un air hostile. Mon vélo avait été volé, bien sûr, et je pouvais maintenant marcher pendant une demi-heure. Mais cela m’amusait. J’aurais bien aimé une petite bagarre de ce genre. Je me sentais en sécurité avec mon pistolet à la main. Les habitants, comme je l’ai appris plus tard, s’étaient montrés très turbulents contre notre cavalerie quelques jours auparavant et plus tard contre nos hôpitaux, et il avait fallu mettre au pied du mur un grand nombre de ces messieurs. L’après-midi, j’arrivai à destination et j’y appris que trois jours auparavant, tout près d’Arlon, mon seul cousin Richthofen avait été tué. Je suis resté le reste de la journée avec la division de cavalerie, j’y ai encore participé à une alerte aveugle et je suis arrivé tard dans la nuit à mon régiment. On vivait et voyait plus que les autres, on avait déjà été à l’ennemi, on avait eu affaire à l’ennemi, on avait vu les traces de la guerre et on était envié par tous ceux qui avaient une autre arme. C’était trop beau, sans doute ma plus belle période de toute la guerre. J’aimerais bien revivre le début de la guerre ».

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