Skip to content

Visite éclair à Schweidnitz

Event ID: 316

02 février 1916

50.84890767354939, 16.476310886960174
Władysława Sikorskiego 19, 58-105 Świdnica, Polen
Swidnica
Schweidnitz

Source ID: 10

Die Erinnerungen der Mutter des roten Kampffliegers Kunigunde Freifrau von Richthofen. Im Verlag Ullstein - Berlin, 1937.

« Les jours de Noël ont longtemps résonné en moi, et à peine en avais-je profité qu’une nouvelle joie nous a envahis. Elle est venue des airs. Le 1er février, j’ai reçu un appel de Manfred m’annonçant qu’il viendrait le lendemain à Sweidnitz en avion avec Lothar et qu’il atterrirait sur le petit terrain d’exercice, en face de notre maison. J’ai rapidement transmis la bonne nouvelle à Albrecht à Gnadenfrei ; le lendemain matin à huit heures, mon mari était déjà sur place. Grande agitation à la maison, qui atteignit son paroxysme lorsque Manfred téléphona à nouveau pour dire qu’il atterrirait chez nous dans une heure. Nous nous sommes précipités sur le petit terrain d’exercice, qui était déjà militairement fermé ; de nombreuses connaissances s’y étaient retrouvées. Nos yeux scrutaient le ciel sans relâche, il était difficile de retenir Albrecht, il voulait absolument qu’on mette un drap pour signaler le débarquement ; j’ai eu du mal à le dissuader. Cette heure passée sur le petit terrain d’exercice avait quelque chose de spécial pour moi, car les deux frères, qui étaient si unis de cœur et d’âme, allaient maintenant arriver dans un avion. Nous regardions le ciel ; on sentait un léger mal de tête et on perdait toute notion de l’environnement. C’est alors qu’à dix heures et demie, Ilse – qui a les yeux fabuleux de Manfred – a crié : « Ils arrivent… » ! – « Où ? » Je ne voyais rien, les autres ne voyaient rien. Absolument rien. Finalement, nous avons découvert un minuscule point scintillant à une hauteur énorme. Une joyeuse excitation s’empare des spectateurs, très vite les contours de l’avion se dessinent clairement, il grandit à vue d’œil. Le vrombissement du moteur, qui n’était encore qu’un faible bourdonnement, se transforma en bruissement. Manfred atterrit avec beaucoup de sécurité et d’élégance. L’avion se déploya et s’arrêta, tous entourèrent le biplan. Chacun voulait leur parler, ils étaient pris en photo et ne pouvaient se défendre des innombrables questions auxquelles nous mêlions les nôtres. Ils n’avaient même pas mis un quart d’heure pour venir de Wroclaw. Les quelques minutes d’escale se réduisirent à autant de secondes, puis le biplan roula contre le vent par bonds brefs et haletants, se souleva du sol et disparut bientôt à nos yeux comme il était venu. Ce qui restait, c’était un point brillant dans le ciel, rien de plus qu’une étincelle aspirée par le soleil d’hiver. Nous autres, nous rentrâmes chez nous dans une grande et joyeuse excitation ».

Comments (0)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back To Top