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Patrouille avec Loen

Event ID: 97

22 août 1914

Die Schlacht von Virton war im Gange
49.59503862784759, 5.5081329682448485
Near Robelmont
Robelmont

Source ID: 4

Der rote Kampfflieger von Rittmeister Manfred Freiherrn von Richthofen, 1917, 351.000 - 400.000, Verlag Ullstein & Co, Berlin-Wien

« La bataille de Virton était en cours. Mon camarade Loen et moi devions une fois de plus constater par une patrouille où était passé l’ennemi. Nous avons chevauché toute la journée derrière l’ennemi, l’avons finalement atteint et avons pu rédiger un rapport tout à fait correct. Le soir, la grande question était de savoir si nous voulions passer la nuit à cheval pour rejoindre notre troupe ou si nous voulions économiser nos forces et nous reposer pour le lendemain. C’est justement l’avantage de laisser à la patrouille de cavalerie une totale liberté d’action. Nous avons donc décidé de passer la nuit chez l’ennemi et de reprendre la route le lendemain matin. D’après nos vues stratégiques, l’ennemi était en marche arrière et nous le poursuivions. Par conséquent, nous avons pu passer la nuit en toute tranquillité. Non loin de l’ennemi se trouvait un magnifique monastère avec de grandes écuries, ce qui nous permit de loger Loen et ma patrouille. Cependant, vers la fin de la journée, lorsque nous nous sommes installés, l’ennemi était encore si près qu’il aurait pu nous tirer des balles dans les vitres. [38]Les moines étaient très aimables. Ils nous donnèrent à manger et à boire à volonté, et nous nous régalâmes. Les chevaux furent dessellés et nous fûmes très heureux de les voir se débarrasser pour la première fois de leurs quatre-vingts kilos de poids mort après trois jours et trois nuits. En d’autres termes, nous nous sommes installés comme si nous étions en train de manœuvrer et de dîner chez un ami. D’ailleurs, trois jours plus tard, plusieurs de nos hôtes étaient pendus au lampadaire, car ils n’avaient pas pu s’empêcher de participer à la guerre. Mais ce soir-là, ils étaient vraiment très gentils. Nous nous sommes glissés dans nos lits en chemise de nuit, avons monté un piquet et avons laissé le bon Dieu être un homme bon. La nuit, quelqu’un ouvre soudain la porte et la voix du poste retentit : « Monsieur le lieutenant, les Français sont là ». J’étais trop endormi pour pouvoir donner la moindre réponse. Loen était dans le même cas, et il se contenta de poser cette question pleine d’esprit : « Combien sont-ils ? » La réponse du poste, très excité : « Nous en avons déjà abattu deux ; nous ne pouvons pas dire combien, car il fait nuit noire ». J’entends encore Loen répondre, tout endormi : « Alors s’il en vient d’autres, tu me réveilleras ». Une demi-minute plus tard, nous continuons à ronfler. [39]Le lendemain matin, le soleil était déjà bien haut lorsque nous nous sommes réveillés de notre bon sommeil. Après un copieux petit-déjeuner, nous avons repris la route. En effet, pendant la nuit, les Français étaient passés devant notre château et nos sentinelles avaient fait un raid de feu sur eux pendant ce temps. Mais comme il faisait nuit noire, cela n’avait pas donné lieu à une grande bataille. Nous avons bientôt repris notre route dans une vallée animée. Nous chevauchâmes sur l’ancien champ de bataille de notre division et constatâmes avec étonnement qu’au lieu de nos hommes, il n’y avait que des infirmiers français. On voyait aussi de temps en temps des soldats français. Mais ils faisaient la même tête que nous. Personne n’avait pensé à tirer. Nous nous sommes alors dépouillés le plus rapidement possible, car nous avons été si doucement rattrapés qu’au lieu d’avancer, nous nous sommes concentrés un peu en arrière. Heureusement que l’adversaire s’était enfui de l’autre côté, sinon je serais quelque part en captivité. Nous avons traversé le village de Robelmont, où nous avions vu notre infanterie en position pour la dernière fois la veille. Nous y avons rencontré un habitant et lui avons demandé où se trouvaient nos soldats. Il était très heureux et m’a assuré que les Allemands étaient « partis ». [40]Nous arrivâmes au coin de la rue et fûmes témoins de la scène comique suivante. Devant nous grouillaient des pantalons rouges – je les estimais entre cinquante et cent – qui s’efforçaient avec zèle de briser leurs fusils sur une pierre d’angle. A côté, six grenadiers qui, comme il s’est avéré, avaient capturé les frères. Nous les aidâmes encore à évacuer les Français et apprîmes par les six grenadiers que nous avions entamé un mouvement de recul pendant la nuit. En fin d’après-midi, j’ai rejoint mon régiment et j’étais tout à fait satisfait du déroulement des dernières vingt-quatre heures ».

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