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Nos avions

Event ID: 215

28 mai 1917

Date?
50.84890767354939, 16.476310886960174
Władysława Sikorskiego 19, 58-105 Świdnica, Polen
Swidnica
Schweidnitz

Source ID: 4

Der rote Kampfflieger von Rittmeister Manfred Freiherrn von Richthofen, 1917, 351.000 - 400.000, Verlag Ullstein & Co, Berlin-Wien

« Comme tout le monde le sait, nos avions ont quelque peu changé au cours de la guerre. La plus grande différence est entre un avion géant et un avion de chasse. L’avion de chasse est petit, rapide, maniable, mais ne porte rien. Seulement les cartouches et les mitrailleuses. L’avion géant – il suffit de voir l’avion géant anglais capturé, qui a atterri en douceur de notre côté – est un colosse, conçu uniquement pour porter le plus possible grâce à de grandes surfaces. Il traîne énormément ; trois mille à cinq mille kilos, ce n’est rien du tout. Les réservoirs d’essence sont de purs camions-citernes ferroviaires. On n’a plus l’impression de voler dans un truc aussi gros, mais on « roule ». Le vol ne se fait plus par la sensation, mais par des instruments techniques. Un tel avion géant a une force de cheval incroyable. Je ne connais pas le chiffre exact, mais il y en a plusieurs milliers. Plus il y en a, mieux c’est. Il n’est pas exclu que nous puissions encore transporter des divisions entières dans un tel engin. On peut se promener dans sa coque. Dans un coin, il y a un [184]truc indescriptible, les savants y ont mis un télégraphe à étincelles qui permet de communiquer totalement avec la terre en vol. Dans l’autre coin sont accrochées les plus belles saucisses de cervelas, les fameuses bombes d’aviation dont les gens d’en bas ont si peur. De chaque coin, le canon d’un fusil pointe. C’est une forteresse volante. Les ailes avec leurs contreforts donnent l’impression d’être des colonnades. Je ne peux pas m’enthousiasmer pour ces péniches géantes. Je les trouve horribles, peu sportifs, ennuyeux, immobiles. J’aime davantage un avion comme « le petit rouge ». Avec cet engin, peu importe que l’on vole sur le dos, qu’il soit à la verticale ou qu’il fasse d’autres zigzags, on vole comme un oiseau, et pourtant ce n’est pas un « vol plané » comme l’oiseau albatros, mais l’ensemble de l’engin est justement un « moteur volant ». Je pense que nous en arriverons à pouvoir acheter des combinaisons d’aviateur pour deux marks et cinquante pfennigs, dans lesquelles on se glisse tout simplement. A un bout, il y a un petit moteur et une petite hélice, on met les bras dans les ailes et les jambes dans la queue, puis on sautille un peu, c’est le décollage, et on s’envole comme un oiseau dans les airs. Tu ris certainement, cher lecteur, moi aussi, mais on ne sait pas encore si nos enfants riront [185]. On aurait aussi ri si quelqu’un avait raconté, il y a cinquante ans, qu’il allait survoler Berlin. Je vois encore Zeppelin, lorsqu’il est arrivé pour la première fois à Berlin en 1910, et maintenant le Berliner Range ne regarde presque plus vers le haut lorsqu’un tel engin s’élance dans les airs. En plus de ces avions géants et de l’engin destiné à la chasse, il en existe encore une multitude d’autres de toutes tailles. On est encore loin de la fin des inventions. Qui sait ce que nous utiliserons dans un an pour nous enfoncer dans l’éther bleu » !

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